• Portrait de femme, de Henry James

    "Un monument de finesse et de pschycologie, ce portrait de femme(s) est brossé à la façon des grandes oeuvres d'art."

    690 pages 

    Henry James 

    Editions 10/18 

    Isabel Archer, belle et intelligente, jeune américaine éprise de liberté, refuse l'un après l'autre les prétendants et accepte avec joie d'accompagner sa tante en Europe. L'Angleterre est la première étape du voyage : dans la maison de son oncle, elle rencontre son cousin Ralph, esprit indépendant et raffiné qui tombe secrètement amoureux d'elle. Comme il se sait atteint d'une maladie incurable, son amour pour Isabel se transforme en sentiments fraternels et protecteurs. Grâce à lui, elle hérite d'une fortune qui va lui permettre de parcourir le monde. Ce privilège ne lui portera pas chance... En Italie, abusée par une femme intrigante et son ancien amant cynique, Isabel commettra une erreur de jugement qui modifiera le cours de son existence et sa conception romantique de la liberté...

    Ma chronique 

    Par son apparence déjà monumentale - un de ces gros pavés aux paragraphes compactes faisant bloc à chaque page - je savais m'attaquer à une histoire de vie comme je les aime. Le style raffiné de Henry James a opéré dès les premières lignes, les premières pages, et n'a fait que s'étoffer, se ramifier avec l'évolution de la lecture. Cela me donne l'effet d'une verdure riche et croissante, qualité propre à ces classiques que l'on oublie jamais et relis sans modération. C'est une addiction d'un genre différent des romans d'action, plus longue à venir mais certes plus délicieuse et marquante dans la durée (ce n'est là que mon impression de lectrice à côté de son époque). 

    L'héroïne du roman est en mal de liberté, pleine d'espoirs et d'idéaux, à qui l'on ne peut que s'attacher et suivre avec intérêt l'évolution. Autour d'elle gravitent prétendants (satellites bien cocasses par ailleurs^^) et autres personnages (même les plus secondaires étant précisément développés). Mais c'est aussi les portraits de plusieurs femmes, je citerais notamment Madame Merle, Mrs Touchett, Pansy, la Comtesse Gemini...

    Je n'ai pas l'intention de résumer toute l'histoire sur le long terme. Cependant, au combien l'étude pschycologique et les révélations finales m'ont touchées ! Tant les personnages sont nombreux et touffus, les observations de la plume agile et précise de Henry James se répercutent sur notre époque moderne voir sur nous même. Le vocabulaire est si justement employé, claire et profond, le style se savourant comme une patisserie fine.  Aucune niaiserie, seulement la qualité d'un éclairage net et précis sur les sentiments et la finitude de l'existence en générale, avec une évolution saupoudrée d'une tragique désillusion.

    Pour conclure, un pur lingot qui pèse son poids, un pavé qui risque de frappé fort votre caboche, un joyaux littéraire méritant une place de choix dans la bibliothèque. 

    happy 5 étoiles happy

     

    Extraits :

    "Sais-tu où tu vas? poursuivit Henrietta" "Non , je n'en ai pas la moindre idée, et cette ignorance m'agrée. Une voiture véloce, par une nuit noire, qui roule avec fracas sur des routes invisibles - voilà mon idée du bonheur.

    "Ses yeux gardaient la trace de remontrances qu'elle n'avait pas acceptées."
     
    "Les plus belles natures sont celles qui rayonnent dans les grands moments."
     
    "J'appelle riche les gens qui peuvent réaliser les exigences de leur imagination."

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