• L'étrange histoire de Benjamin Button, de Francis Scott Fitzgerald “Deux très belles nouvelles certes pas très développées mais à la réflexion percutante. On y retrouve l'atmosphère de Fitzgerald, cette fameuse “ironie désenchanté”, c'est assez émouvant.”

    103 pages

    Francis Scott Fitzgerald

    Folio Poche

    Dès sa naissance, loin d'être un beau poupon joufflu, Benjamin Button ressemble à un vieillard voûté et barbu ! Ses parents découvrent peu à peu qu'il rajeunit chaque jour : de vieillard il devient un homme mûr, un jeune homme, un enfant... Bénédiction ou malédiction ?
    Sous la fantaisie et la légèreté perce une ironie désenchantée qui place Fitzgerald au rang des plus grands écrivains américains.

    L'étrange histoire de Benjamin Button

    J'avais déjà vu le film très librement inspiré de la nouvelle ; larmoyant, pathétique et prévisible. La réflexion m'intéressait toutefois, “cette idée de vivre à l'envers”, et de plus ne pouvait que compléter mes découvertes Fitzgerald. Au final je suis charmée. Bien que le thème soit plutôt fantastique, on retrouve l'univers de l'écrivain pour mon plus grand plaisir. Au début de la nouvelle, je lisais le sourire au lèvre devant l'ironie des situations. L'histoire de Benjamin Button, pourtant promptement survolée, gagne en profondeur dans la seconde moitié et nous percute par son idée. Comme le pose le résumé ; bénédiction ou malédiction ? Je pencherais pour malédiction tant Fitzgerald a su créer le malaise, l'inexorable destinée du héros, qui ne peut que s'oublier lui même comme s'il n'avait jamais existé. Un texte certes trop court, mais vraiment magnifique et puissant. 

    La lie du Bonheur

    L'histoire commence telle une anecdote trouvée à tout hasard dans un journal par le narrateur. Puis les personnages se précisent : une très belle comédienne ayant abandonné sa carrière pour vivre avec l'amour de sa vie, un écrivain. Pourquoi sont-ils tombés dans l'oubli ? C'est la question que se pose de le narrateur. Là encore, le conte de fée par en déroute et le destin avance inexorablement. J'ai été percutée, c'est là un très beau texte. 

    En Bref

    Pour ces deux nouvelles, je regretterais peut-être leur longueur très courte, mais le style magnifique de Fitzgerald et la profondeur des thèmes m'a emballée. Les deux textes ont des similitudes qui les classent dans un même volume, notamment leurs fins, non pas brutales mais s'échappant doucement vers l'oubli... 

     4 étoiles 

    Extraits :

    “Quelques visiteurs d'une politesse sans faille se torturèrent l'esprit en quête de compliments à faire aux parents; ils eurent finalement l'idée ingénieuse de déclarer que le bébé ressemblait à son grand-père, chose indéniable vu l'état de délabrement commun à tous les septuagénaires.”

    “Je crois que nous t'appellerons Mathusalem.”


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  • Autant en emporte le vent, tome 1, de Margaret Mitchell“En un mot : Cultissime !!!!”

    Autant en emporte le vent, tome 1, de Margaret Mitchell

    477 pages

    Margaret Mitchell

    Folio Poche

    Pendant la guerre de Sécession, alors que le Sud esclavagiste auquel ils appartiennent tous les deux est en train de perdre ses dernières batailles contre le Nord, Rhett Butler et Scarlett O'Hara s'aiment et se déchirent.

    Ce roman ne pouvait présager que le meilleur

    Sachez que je vous un culte au film, alors j'étais vraiment impatiente de le lire. Les débuts du film sont fidèles aux premières pages. Dès lors, je n'ai pu imaginer les protagonistes autrement qu'en Vivien Leigh et Clark Gable, qui se sont si bien incarnés dans leurs personnages. (à chaque fois que je vois le film, je me dis : Carole Lombard aurait-elle fait une parfaite Scarlett ^^ ? Bref, ça n'a rien à faire ici...) La plume est légère, parfaitement descriptive, avec parfois une petite touche d'emphase pas si inutile aux temps de guerre. Elle se fond souvent dans les pensées de Scarlett, laisse percevoir tout de même un coeur derrière ses répliques acerbes. Plus encore que dans l'adaptation, Rhett Butler est craquant, si doué pour débusquer les mensonges de Mlle O'hara avec cynisme et désinvolture. Je n'ai pas trouvé dans l'intrigue de véritables longueurs, les années passant si vite. Les points forts de ce roman résident dans la justesse historique (le père de l'auteur dirigeait une société d'Histoire à Atlanta), la complexité des personnages, l'étalage des aventures sur une longue plage de temps très évolutive puisque nous décrivant l'avant-guerre, la guerre, et l'après-guerre, une note d'humour irrésistible et une histoire d'amour loin d'être niaise ou banale ! 

    Conclusion

    Une fresque historique rarement surpassée, une galerie de personnages exceptionnels menée avec l'assurance d'une jolie plume. Scarlett est une force de la nature. Aaaahh, Tara ! La terre rouge de Tara ! Je suis charmée, passionnée,  ne manque plus que de revoir le film avant de lire le tome 2 !

     5 étoiles  

    Extraits :

    “Il y aura toujours des guerres parce que les hommes aiment la guerre. Les femmes ne l'aiment pas, mais les hommes l'adorent... oui-da ! Ils la font encore passer avant l'amour des femmes.”


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